40 ans plus tard… de nouveaux combats pour la défense des consommateurs

L’ADEIC célèbre son 40 e anniversaire dans un contexte global radicalement transformé depuis 1984 et toujours en pleine mutation. Cet anniversaire est donc l’occasion de faire le point sur notre action et de tracer des perspectives  pour répondre à ces nouveaux enjeux actuels.

Aujourd’hui plus que jamais, la défense, l’éducation, l’information  du consommateur sont indispensables face à des défis inédits.

A l’ère de l’ «omnicanal » le consommateur est désormais soumis à une pression commerciale de plus en plus forte.

De la publicité traditionnelle aux nouvelles technologies en passant par l’ E-commerce, l’intelligence artificielle (IA), le big data, jusqu’aux influenceurs via les réseaux sociaux,  il est comme cerné, harcelé en permanence et ce dès son plus jeune âge.

La protection de la vie privée, des données collectées couplée aux problèmes de sécurité et à l’apparition de nouvelles formes de délinquance, souvent à distance, est de ce fait une question majeure à traiter.

Dans le même temps, la transition écologique impacte largement le pouvoir d’achat du consommateur mais également sa capacité à choisir les meilleurs produits au regard de leur qualité pour la santé, leur respect de l’environnement et des producteurs.

Le contexte économique est insécurisant et les dépenses contraintes du quotidien comme celles du logement, de l’énergie, de la mobilité, de l’alimentation, de la santé atteignent des niveaux qui obligent à des arbitrages de plus en plus compliqués.

En 2024, fidèle à la ligne des origines de notre association et à ses valeurs fondatrices, nous poursuivrons notre action pour l’éducation du consommateur.   

Nous essaierons de donner des clés de compréhension sur ces problématiques actuelles de la consommation et ce pour tous les publics.

Nous serons également toujours aux côtés des consommateurs pour les accompagner dans leur vie quotidienne grâce à des aides concrètes notamment juridiques.

Enfin, pour défendre efficacement les consommateurs et en particulier les plus fragiles, il est indispensable pour l’ADEIC de poursuivre et développer son action politique en direction des pouvoirs publics, des élus pour une meilleure régulation, des contrôles dans un cadre juridique adapté, un accès universel aux services de base.

Pour tous ces combats engagés hier et poursuivis aujourd’hui merci encore pour votre confiance.

Patrice Bédouret

Président de l’ADEIC

Patrick Mercier 

Président d’honneur de l’ADEIC

Cas Pratique : Ne vous précipitez pas pour signer un contrat car vous pourriez y perdre quelques plumes….

Cas Pratique

Ne vous précipitez pas pour signer un contrat car vous pourriez y perdre quelques plumes….

Madame Coussin s’est rendue dans un célèbre magasin d’ameublement, elle s’est laissé convaincre par le vendeur d’acheter un très beau canapé pour un montant de 2500 euros. Elle effectue un premier versement de 500 euros.

En rentrant chez elle, Madame Coussin regrette son achat, elle souhaiterait se rétracter et récupérer son acompte.

Elle contacte le vendeur et lui expose la situation mais celui-ci refuse, avançant l’argument que la vente est ferme et définitive.

Madame Coussin peut-elle se rétracter ? Doit-elle abandonner son acompte ?

Sachez que la signature d’un bon de commande engage le signataire et implique une intention ferme de contracter. De plus, le versement d’un acompte vient confirmer cet engagement.

En principe, lors d’un achat conclu en magasin il n’existe pas de droit de rétractation légalement prévu. Pour savoir s’il est possible ou non de se rétracter il faut examiner les conditions générales de vente du professionnel et voir si un droit de rétractation est offert au consommateur. Le professionnel à l’entière liberté d’en prévoir un ou non. (Cela existe parfois dans les magasins de vêtements qui vous offrent la possibilité d’échanger, d’éditer un avoir ou même de vous rembourser si l’article ne vous convient pas. Sachez que c’est un privilège accordé par le professionnel.)

Si aucun droit de rétractation n’est prévu, le professionnel est en droit de conserver l’acompte et même d’exiger l’exécution du contrat. Il peut réclamer des dommages et intérêts en cas de défaillance.

Il existe toutefois deux exceptions :

  • En cas de vente avec un crédit affecté, vous disposez d’un délai de rétractation légalement prévu de 14 jours concernant le crédit. En cas de rétractation le contrat de vente est résolu de plein droit (art. L224-62 du Code de la consommation). Il en va de même si le crédit ne vous est pas accordé.
  • En outre, si vous avez versé des arrhes et non un acompte, vous êtes en droit de renoncer à votre commande. Néanmoins le professionnel conserve les arrhes à titre de dédommagement mais il ne pourra pas exiger l’exécution du contrat. Le vendeur peut lui aussi changer d’avis mais il devra vous verser le double des arrhes à titre de dédommagement (art. 1590 du Code civil).

Pour savoir si la somme versée constitue des arrhes ou un acompte, il faut se référer au contrat. Dans le silence du contrat, les sommes versées sont des arrhes (article L214-1 du code de la consommation).

Aussi avant de signer un bon de commande et d’effectuer un premier versement, assurez-vous bien d’avoir pris connaissance des termes du contrat et surtout de votre désir réel de contracter. Ne vous laissez pas influencer par les offres alléchantes et les discours persuasifs des vendeurs car vous ne pourrez pas vous défaire du contrat sans y laisser quelques plumes.

Ainsi dans le cas d’espèce, Madame Coussin n’aura d’autre choix que de trouver un accord amiable avec le professionnel ou de revendre son canapé.