Le midi, le soir, presque chaque jour, c’est l’enfer : le téléphone sonne un numéro qui a toutes les apparences d’un numéro classique s’affiche.
Le démarchage téléphonique commence en vous proposant des travaux d’isolation, une étude d’EDF (qui n’en confie jamais à personne) etc
C’est répétitif, horripilant et cela peut virer au harcèlement. L’interlocuteur est même parfois agressif voir incorrect si on a le malheur de mettre en cause sa bonne parole.
L’Arcep, le gendarme des télécoms, s’attaque au démarchage téléphonique abusif avec une série de mesures qui entrent en vigueur ce jeudi 1er août.
Elles visent tout particulièrement les entreprises qui usurpent leur identifiant d’appelant, pour tromper l’utilisateur en affichant par exemple un numéro de sa région, afin d’augmenter leur taux de réponse.
L’Arcep s’attaque aussi aux systèmes automatisés émettant plus d’appels ou de messages qu’ils n’en reçoivent.
L’Arcep a décrété que désormais, pour tout appel et message provenant de l’international, il est interdit d’utiliser un numéro géographique (01 à 05) ou polyvalent (09) ou numéros mobiles (06-07) comme identifiant.. Il revient aux opérateurs télécoms de développer des méthodes pour interrompre immédiatement les appels qui ne respecteraient pas ces conditions.
Mais l’autorité s’est ici heurtée aux réticences de la Fédération française des télécoms (FFT)
Aussi l’Arcep, afin de leur permettre de mieux s’organiser a décider de diviser en deux la mise en service de ces filtrages. l
Dès maintenant ceux-ci ne pourront plus utiliser de numéros mobiles (06-07) comme identifiant.
Mais jusqu’au 31 décembre 2021, les « robots » pourront encore tromper le public en utilisant des numéros géographiques (même s’ils n’appellent pas de la région en question) ou polyvalent.
Avec ces nouvelles règles, l’Arcep s’inspire de son homologue américain, la Commission fédérale des communications (FCC). En 2016, l’autorité étasunienne avait déclaré la guerre aux spams mécanisés, créant une “Robocall Strike Force” (“Force de frappe contre les appels automatisés”). En 2018 Adrian Abramovich, originaire de Floride, a ainsi écopé d’une amende de 120 millions de dollars pour avoir passé plus de 97 millions d’appels automatiques frauduleux entre 2015 et 2016. L’une des plus grandes sanctions financières de l’histoire de la FCC, mais une goutte d’eau dans l’océan d’appels automatisés reçus par les Américains chaque jour
Ces mesures sont mises en oeuvre alors qu’une proposition de loi visant à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter contre les appels frauduleux est en discussion au Parlement. Elle vise à améliorer le dispositif Bloctel, une liste de numéros de particuliers et d’entreprises ne souhaitant plus être la cible de campagnes de prospection téléphonique. Ce service, qui existe depuis 2016, s’est avéré peu efficace jusqu’ici.
Soucieux de protéger les 56.000 emplois directs des centres d’appels, les sénateurs ont déposé un amendement autorisant les entreprises à démarcher des clients avec lesquels elles ont des « relations contractuelles préexistantes ». Enfin, le texte prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à 375.000 euros, contre 75.000 euros aujourd’hui. Mais il faudra attendre encore plusieurs mois avant son adoption.