Cette question préoccupe depuis des décennies les services publics vétérinaires, les éleveurs, les professionnels de la viande (notamment des abattoirs), mais également les associations environnementales, de défense des consommateurs et de protection des animaux.
Les diverses problématiques posées ont été le plus souvent écartées par les gouvernements successifs car elles restent évidemment très sensibles, dans un contexte politique où les questions religieuses sont parfois exacerbées.
L’Adéic -ULCC souhaite vivement qu’à ce sujet on puisse enfin faire preuve de bon sens et d’humanité. Il parait légitime en effet en 2022, en dehors de toute considération religieuse, que les animaux destinés à l’alimentation puissent être abattus sans souffrances inutiles. C’est le cas dans de nombreux pays, y compris en matière d’abattage rituel, mais pas encore en France malheureusement.
Les personnes pratiquant les religions concernées sont-elles d’ailleurs pleinement informées ? Savent-elles que pour un bovin, par exemple, un abattage rituel sans engourdissement préalable peut provoquer une agonie extrêmement longue et douloureuse ?
Probablement pas assurément, sinon ces pratiques auraient sans doute évolué depuis longtemps, en prenant davantage en compte le bien-être animal.
Si on choisit de manger de la viande, on évite généralement de se poser la question de l’abattage des animaux, pourtant cruciale évidemment. Cette attitude d’évitement est d’ailleurs propre à tous les consommateurs, qu’ils soient religieux ou pas.
Suite aux dérives et maltraitances observées dans certains abattoirs (images vidéo chocs diffusées par l’association de protection animale L214), un Comité national d’éthique des abattoirs a été créé au sein du Conseil national de l’Alimentation (CNA). L’Adéic participe à ces travaux, depuis la création du Comité.
Pour la première fois, dans ce contexte privilégié, sans aucune tergiversation ni manœuvre de contournement, des échanges constructifs ont pu être menés de façon apaisée avec les représentants des cultes concernés. Des pistes d’évolutions ont été esquissées qui permettront sans doute d’améliorer les modalités d’abattage des animaux, grâce à un étourdissement préalable, ne provoquant pas la mort mais évitant à l’avenir les souffrances inutiles.
Nous espérons que la réglementation viendra rapidement confirmer et harmoniser ces nouvelles pratiques, dans les abattoirs comme dans les abattages extérieurs autorisés à titre exceptionnel, lors de certaines fêtes religieuses.